VANGELIS KYRIS de mes archives vivantes, Tsarouchis
VANGELIS KYRIS
DE MES ARCHIVES VIVANTES, TSAROUCHIS
14 NOVEMBER – 09 DECEMBER 2023
Dialogue sur l’éros
Entre Peinture et Photographie
C’est un dialogue visuel entre les photographies de Vangelis Kyris et des peintures bien connues du peintre grec Yannis Tsarouchis qui se déploie dans l’exposition « De mes archives vivantes, Tsarouchis ». Ce dialogue persistant qui a débuté dans les années 1990 et se poursuit encore aujourd’hui, comprend une interprétation active et un rendu photographique de certaines des œuvres de Tsarouchis, qui occupent une place particulière dans l’histoire de la peinture grecque moderne. Il comprend des variations visuelles telles qu’elles se sont manifestées à travers le regard du photographe lorsqu’il mettait en scène, capturait avec son camera et immobilisait la présence, le déguisement et le jeu de rôle des modèles vivants représentant les peintures de Τsarouchis. Mais il comprend également des scènes que Vangelis Kyris a librement dramatisées et photographiées, établissant ainsi une nouvelle iconographie propre, dans laquelle il rappelle le souvenir de la peinture de Tsarouchis ou bien crée une sensation des corps masculins, des choses et des espaces, analogue à celle de Yannis Tsarouchis.
La « conversation » entre les deux artistes est caractérisée par une longue durée, par une intensité, par une obsession de certains thèmes et ambiances. Elle constitue un aveu de la part de Vangelis Kyris puisque lui, à travers son langage visuel, admet, après la mort du peintre, combien il l’admire. Puisqu’il révèle les affinités éclectiques qui le lient à lui. Puisqu’il démontre qu’il partage non seulement l’intérêt du Maître pour la peinture italienne de la Renaissance et du baroque, mais aussi l’extase érotique devant le corps masculin.
Les photographies présentées ici ont été sélectionnées d’une plus grande série de photographies et retirées des archives de l’artiste. Chaque photographie a été placée dans un cadre spécial qui, en tant que genre, évoque des temps plus anciens, lorsque l’idée de l’original et de l’unique renforçait encore l’aura de l’œuvre d’art avant de n’être écartée par ce que Walter Benjamin appelait la condition de la reproductibilité technique. Les photographies sont exposées regroupées, afin de former une grande fresque narrative ; un atlas de la sensualité et de l’érotisme, selon Tsarouchis et Kyris.
Le dialogue entre les deux artistes est un dialogue sur l’amour – sur l’éros. Des marins et des fantassins, des esprits volants qui ressemblent aux papillons, des hommes nus assis au lit, des danseurs vêtus de kaki, des figures masculines personnifiant les vents, les quatre saisons et les éléments de la nature, des personnages de la mythologie grecque antique et de la Bible, enfin tout un univers de beaux corps masculins, debout ou allongés, posant nus ou à moitié nus, un univers de visages voluptueux autant que mélancoliques, avec des uniformes, des accessoires, des ornements, des objets, des fruits et des fleurs ; c’est un univers qui glorifie exclusivement la beauté masculine et par extension le phallus. Les photographies débordent de la rhétorique de l’amour homosexuel et l’artiste, afin de l’exprimer passionnément, revient à la mémoire de Tsarouchis en évoquant d’une façon le Maître, tout en reproduisant l’aeterna fama de la masculinité idéalisée qui traverse la tradition picturale de l’Occident.
Tsarouchis constitue, pour Kyris, un archétype quant à la glorification de la beauté masculine suprême. Le modèle masculin vivant, initialement employé par Tsarouchis, a été remplacé par le photographe par un autre modèle destiné à être employé pendant le processus photographique. Ce modèle masculin vivant aide le spectateur à discerner dans ce « dialogue sur l’éros » particulier la structure de la généalogie artistique, c’est-à-dire le rapport entre l’épigone et le prototype ou l’exemple. Le spectateur est invité à observer comment le corps masculin fonctionne comme moyen principal pour parvenir à l’appropriation du style de Tsarouchis, comment Kyris s’identifie au langage artistique du peintre, comment certains éléments sont élevés en fétiches. À travers ses photographies, à la recherche du « beau », Vangelis Kyris invite le spectateur à participer esthétiquement à l’expérience d’une pulchritudo adhaerens ; d’une beauté qui, selon Kant, s’approprie, inscrit en elle-même quelque chose de plus. Ici, la beauté comporte également le désir, l’intérêt érotique, transmettant ainsi au spectateur la volupté d’un corps sexuellement chargé.
Commissaire de l’exposition: Eleni Varopoulou
Durée de l’exposition: 14.11 – 09.12.2023
Horaires d’ouverture: de lundi à samedi: de 17.00 à 21.00
Lieu de l’exposition: Maison de la Grèce, 9 rue Mesnil, 75116 Paris, France
Ambassade de Grèce en France
Anthony E.Comninos foundation – Parraineur de l’exposition
Avec le soutien de la Fondation Yannis Tsarouchis
ARTWORKS
EXHIBITION LOCATION
Maison de la Grèce.
9, rue Mesnil, 75116, Paris, France.
Exhibition hours: Monday to Saturday: 05.00 – 09.00 pm.